Generalites  historiques

Au VIe siècle, nouvelles invasions barbares ; aux peuples migrant de l’est (Vandales, Wisigoths, Ostrogoths et Burgondes) succèdent des bandes arabes, normandes et hongroises.
Les anciens domaines romains situés dans la plaine semblent avoir été abandonnés au profit de ceux situés en amont, perchés donc mieux défendables. La "Pax Romana" n'est plus qu'un loingtain souvenir.

En 977 l’évêque de Marseille donne aux moines de St Victor «  la villa de fiossac… »
Fiossac viendrait du dérivé de felix « Felicus » et du suffixe « acum » désignant les colonies romaines en Gaule. En 1152 l’église de St Martin de Fioussac appartenait à la collégiale de Pignans. On la situe sur le domaine du Loou.

Après le départ des Sarrasins de la région, il y eut de fortes luttes entre les seigneurs locaux pour s’approprier les terres libérées, terres qui avaient été abandonnées à cause des problèmes d’insécurité .

Idelphons (Alphonse), Comte de Provence, possède une partie de la seigneurie.
L’autre partie est partagée entre 3 grandes familles très pugnaces :
-    Celle de Bertrand Icard  qui occupait les Baumes et les Orris.
-    Celle de Guillaume de Gardion qui occupait Castel Gardin, l’ancien Puey Boulon.
-    Celle de Brussan de Roque installé sur l’actuelle colline Notre Dame.
Le premier village de Rocca Brussanna était installé sur le piton rocheux.
C’était « …un castrum et un bourg fermé de murs et fortifiés… »
Le mot « rocca », d’où « roque », « roc », « roche », probablement d’origine celtique mais a été réutilisé par les Romains.


En 1011 l’évêque Enguelrand donne le territoire d’Avolennazo, l’actuelle Celle, aux moines de St Victor, de Marseille, pour y construire un prieuré.

En 1144 Raymond de la Garde meurt et laisse  « 2 fils bâtards et 1 neveu héritier légitime ».
Le neveu vend ses droits sur le domaine de Castel Gardin au monastère de la Celle.
Les fils vendent ce même bien au seigneur de la Roque.
Ce bien vendu 2 fois entraînera de nombreux litiges et procès. Mais « …laissant prévaloir la morale… » et sans doute les intérêts du monastère, Broussan de la Roque sera débouté et perdra ses droit sur le fief de Castel Gardin qui sera dès lors propriété du monastère de la Celle.
Ce monastère qui était jusqu’alors occupé par quelques moines va, à partir de 1155, devenir un monastère de Bénédictines. Une grande communauté de moniales y sera installée, jusqu’à 100 religieuses, appartenant aux plus illustres familles de Provence. Un prieur gérait les biens des religieuses; il devient donc le seigneur de la Roque.

En 1180  Broussan de la Roque se retire au monastère avec ses enfants : Guido, Hugo, Dracona et Broussan junior.

En 1185 le Comte de Provence  donne sa partie sur la seigneurie au prieur et à l’abbaye.

En 1227, à la mort de leur père, Guido, Hugo et Dracona de la Roque décident de rester au monastère et vendent ainsi leur part sur le fief.
Seul Broussan, le plus jeune des enfants, refuse d’y rester et décide de revendiquer sa part sur l’héritage. Cela était prévu dans le contrat passé par leur père, mais le prieur n’accepte pas de lui rendre sa part. Un long procès s’ensuivra et Broussan de la Roque sera connu sous le nom de « Broussan l’apostat ». Le litige sera tranché par la cour du Comte de Provence, en faveur du monastère. Le malheureux Broussan y perd tous ses droits sur le fief. Il n’aura qu’une maigre pension alimentaire et n’y gagne que la liberté et la reconnaissance des villageois.

En 1238 le pape Grégoire IX prend sous sa protection  les biens et possessions du monastère.

En 1244, pour faire cesser les protestations de Broussan de la Roque, le fief est cédé à Béatrix, épouse de Charles d’Anjou, « avec clause de reversion à son décès … »

En 1257   Charles d’Anjou  récupère le fief…et le donne à l’évêché.

En 1365 une bulle du pape Urbain V stipule que «  l’évêque de Marseille vend au monastère de la Celle …la juridiction… » sur le fief de Roque .Les habitants du bourg ne voulant pas reconnaître pour seigneur l’évêque de Marseille qui les exploitait, ce dernier rendit contre eux une sentence d’excommunication.

Au XIIIe siècle les habitants vont peu à peu descendre s’installer au bas du piton rocheux entre l’Issole et le Merderic, plus près des champs et plus pratique.

En 1335  «  Le Prieur suivant la translation du village dans la vallée, y a installé son nouveau Castel, il s’est soucié de le fortifier sans se préoccuper de prévoir la défense de l’agglomération ». « Le Prieur a installé la nouvelle maison seigneuriale dans l’ancienne maison de J. Bremond, à Villedieu, sur la place acquise en 1335…..Au pied de la maison seigneuriale se trouve le prés de Castel, en bordure de La Latte, les habitants ont le droit d’y danser ». (La Latte, nom que prend l’Issole à sa traversée du village). «  La nouvelle demeure comporte une grande tour, grange dimière, cellier, prison ».
Les cadastres permettent de situer la maison seigneuriale ; elle occupait  le côté sud de l’actuelle Place de la Fontaine, appelée alors Place de Château. La majeure partie des bâtiments actuels date de cette époque.

En 1448, après l’installation du vicaire dans le nouveau presbytère construit près de la nouvelle église du bourg neuf à la sortie du village, le vieux bourg est abandonné.
Le nouveau village s’appelle alors Villedieu, mais les habitants n’acceptent pas ce nom et par fidélité à leur seigneur continuent à l’appeler Roqua Brussanna.

En 1660 les dernières bénédictines restant à la Celle vont s’installer à Aix mais le prieur continuera jusqu’à la révolution à gérer leurs biens.
L’église Sainte Marie du Castrum devient la chapelle Notre Dame d’Inspiration et ne sert plus que pour les pèlerinages.

Le nouveau village s’est installé tout d’abord le long des actuelles rues St Antoine, Ste Marguerite, rue des cloches,…Puis petit à petit il s’est étalé, a franchi la Latte vers l'Orbitelle, est monté vers le quartier du Portail, est descendu jusqu ‘à l’église….